[2007] La guerre, le néolibéralisme et l’Empire au XXIème siècle

“A propos de la toute récente loi irakienne sur le pétrole, on sait bien que la loi a été concoctée aux Etats-Unis avant d’être soumise à la consultation de quelques Irakiens, tous des fidèles du premier ministre Noori Al Maliki, puis envoyée au Parlement irakien. Cette loi ouvre la voie à la fragmentation et à la privatisation du pétrole irakien. Quels sont les projets économiques des Etats-Unis en Irak ? Vue la tournure désastreuse prise par l’occupation, pourront-ils mener à bien ces projets ?” Lire la suite

[1999] Quelles sont les règles de l’ordre mondial ? +

Les bombardements par l’OTAN (principalement les États-Unis) en lien avec le Kosovo posent un certain nombre de questions. Je souhaite donc faire un certains nombre d’observations, basées sur des faits qui ne sont pas sérieusement contestés.

Deux questions fondamentales se posent à propos du Kosovo : (I) quelles sont les “règles de l’ordre mondial” acceptées et applicables ? (II) Comment s’appliquent-elles dans le cas présent au Kosovo ? Lire la suite

[2010] Futurs proches

Dans son livre Futurs proches – Liberté, indépendance et impérialisme au XXIe siècle, paru chez Lux le 13 janvier 2011 et traduit de l’anglais par Nicolas Calvé, Noam Chomsky nous propose, au chapitre 7, une réflexion sur « Les défis du XXIe siècle ». […]

“Je n’ai abordé ici que quelques-uns des défis majeurs qui attendent l’humanité. Si elle n’arrive pas à s’y attaquer de manière responsable, cela pourrait bien confirmer l’hypothèse, avancée par Ernst Mayr, grande figure de la biologie moderne, voulant que l’apparition d’une intelligence supérieure soit une erreur de l’évolution dont la durée aura somme toute été très courte.” Lire la suite

[2004] La Présidence Impériale +

Il va sans dire que ce qui arrive aux Etats Unis a un énorme impact sur le reste du monde et réciproquement : ce qui arrive dans le reste du monde ne peut manquer d’avoir un impact sur les Etats Unis, et de plusieurs façons. D’abord, ça met des contraintes sur ce que même l’état le plus puissant peut faire. Et ensuite, cela influence la composante américaine domestique de la deuxième superpuissance, comme le “New-York Times” décrivait piteusement l’opinion publique après les protestations énormes qui ont précédé l’invasion de l’Irak. Ces protestations furent d’une façon critique un événement historique important, non seulement à cause de leur échelle sans précédent, mais aussi parce que c’était la première fois au cours des centaines d’années de l’histoire de l’Europe et de ses rejetons Nord-Américains qu’une guerre soulevait des protestations massives avant même qu’elle n’ait été officiellement lancée. Lire la suite

[2000] Au Kosovo, il y avait une autre solution

Dans la nuit du 24 au 25 mars 1999, l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) déclenchait contre la Yougoslavie une offensive aérienne, qui allait durer soixante-dix-huit jours. Un an après, quel est le bilan de l’opération ? Si le calvaire des Albanais du Kosovo a pris fin et si les réfugiés ont pu regagner leurs foyers, le plus souvent détruits, Serbes et Tziganes du Kosovo ont été, à leur tour, contraints de quitter la province. Dernière grande ville multiethnique, Mitrovica est en proie à de redoutables affrontements.Quant à M. Slobodan Milosevic, il est toujours au pouvoir à Belgrade…

Pareille faillite incite à s’interroger sur la véritable nature de cette guerre. Lire la suite

[1999] L’OTAN, maître du monde

Réunis à Washington pour le cinquantième anniversaire de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), les pays membres ont, le 26 avril, entériné le Nouveau concept stratégique proposé par les Etats-Unis. Hier défensive, l’OTAN pourra intervenir militairement, sans mandat des Nations unies, contre un pays souverain. Si la référence à l’ONU satisfait la diplomatie française, elle ne nuance que pour la forme l’hégémonie américaine. La guerre dans les Balkans, engagée sans autorisation du Conseil de sécurité, au nom de l’ingérence humanitaire, et ce Nouveau concept stratégique marquent un tournant dans l’ordre mondial. La seule légalité internationale, celle des Nations unies, est, pour la première fois depuis 1945, mise à bas par les vainqueurs de la seconde guerre mondiale (moins la Russie). Sans que nulle autre ne la remplace. Autorisant désormais la Chine, l’Inde ou la Russie, par exemple, à conduire, dans leurs zones d’influence, des interventions semblables à celle de l’Alliance. Multipliant partout les risques d’injustices et de conflits. Lire la suite

[1999] Timor-Oriental, l’horreur et l’amnésie*

Entre le 7 décembre 1975, jour où le Timor-Oriental a été envahi et annexé par l’Indonésie, et le référendum du 30 août 1999, au cours duquel 78,5 % de ses habitants se sont prononcés pour l’indépendance, il s’est écoulé un quart de siècle. Deux cent mille Timorais ont payé de leur vie cette « intégration », abandonnés par la communauté internationale. La chute du dictateur Suharto a débloqué le dossier, et Djakarta a finalement consenti à la tenue d’un référendum au Timor-Oriental, mais a préparé, en sous-main, une répression au cas où la population se prononcerait pour l’indépendance. Après de longues tergiversations et après avoir obtenu l’aval de l’Indonésie, les Nations unies ont déployé dans l’île, le 20 septembre, une force multinationale (Interfet) sous commandement australien. Cette tardive intervention ne règle ni le problème des trois cent mille Timorais déportés au Timor-Occidental, ni celui du jugement des tortionnaires par un tribunal international. Elle ne doit pas non plus faire oublier les vingt-cinq ans de complicité occidentale avec la dictature de Djakarta. Lire la suite

[2010] La sauvagerie de l’impérialisme américain (3/4)

Ce n’est pas seulement Netanyhaou. On accuse Netanyahou, mais c’est un sentiment national ; l’opinion est en train de se déplacer très loin vers la droite ultra-nationaliste. Regardez les sondages. Le sentiment national est paranoïaque. On pense qu’Israël doit combattre toute tentative de remettre en question la légitimité et la magnificence de tout ce qu’ils font. C’est un changement dramatique qui est survenu dans le pays ces dernières années. […]

Si un bateau iranien avait attaqué un navire de l’OTAN, l’Iran aurait probablement été effacé de la surface de la Terre. Lire la suite

[2010] La sauvagerie de l’impérialisme américain (2/4)

Israël ne peut pas juste les assassiner. On ne peut pas s’en débarrasser comme ça de nos jours, comme les États-unis pouvaient le faire au 19ème siècle, donc il vous suffit de les faire partir. Moshe Dayan, qui fut l’un des membres les plus « pacifistes » de l’élite israélienne, est arrivé au poste de ministre de la défense en charge des territoires occupés en 1967. Il a informé ses collègues de l’époque que nous devrions dire aux palestiniens : “Nous n’avons rien pour vous, vous allez vivre comme des chiens, et celui qui partira partira. Et nous verrons où tout ça finira.” Lire la suite

[2010] La sauvagerie de l’impérialisme américain (1/4)

Il est tentant de reprendre depuis le début. Le début c’était il y a bien longtemps, mais il est utile de revoir certains points d’histoire qui pourront être comparés à la politique actuelle des États-Unis au Moyen-Orient. Les États-Unis sont un pays très particulier par bien des aspects. Ils sont probablement le seul pays au monde qui soit né empire. C’était un empire enfant – comme George Washington l’a appelé –, et les Pères fondateurs étaient très ambitieux. Le plus progressiste d’entre eux, Thomas Jefferson, pensait que l’empire enfant devait s’étendre davantage et devenir le « nid » à partir duquel le continent entier serait colonisé. Cela signifiait se débarrasser des « rouges », les Indiens, lesquels ont effectivement été déplacés ou exterminés. Les Noirs devaient être renvoyés en Afrique dès qu’on n’aurait plus besoin d’eux et les Latins seraient éliminés par une race supérieure. Lire la suite

[1998] L’Indonésie, atout maître du jeu américain*

De la Thaïlande à la Corée du Sud, en passant par le Japon, le séisme monétaire et financier n’a pas fini son œuvre de déstabilisation. La crise asiatique vient de faire – après des millions de travailleurs réduits au chômage – une victime de marque : le général Suharto. Président depuis plus de trente ans, il prétendait conserver le monopole d’un pouvoir assis sur les prébendes et la corruption. Mais, incapable de mettre en œuvre les réformes exigées par le Fonds monétaire international et d’empêcher l’éclatement d’une révolte populaire, il a été contraint de démissionner le 21 mai 1998. Homme du sérail, son successeur, M. Bacharuddin Jusuf Habibie, a donné des signes d’ouverture : annonce d’élections, libération de prisonniers politiques, mutations à la tête de l’armée. Toutefois, c’est un profond changement que réclame l’Indonésie, ramenée en quelques mois au statut de pays pauvre. Un bilan peu glorieux pour un régime qui s’est installé au pouvoir après un terrible bain de sang cautionné par les Etats-Unis. Lire la suite

[2006] L’Amérique latine déclare son indépendance

Cinq siècles après la conquête européenne, l’Amérique latine recouvre son indépendance. La région, particulièrement dans le Cône sud -du Venezuela à l’Argentine-, rompt avec l’héritage de domination étrangère des siècles antérieurs et avec le type de relations sociales, cruelles et destructives, établies depuis lors. Lire la suite

[2006] L’Amérique latine et l’Asie se libèrent enfin de l’emprise de Washington

La perspective d’une éventuelle élévation du niveau d’indépendance de l’Europe et de l’Asie angoisse les stratèges états-uniens depuis la Deuxième guerre mondiale. L’inquiétude augmentait à mesure que progressait « l’ordre tripolaire » – l’Europe, l’Amérique du nord et l’Asie. L’Amérique latine aussi gagne en indépendance de jour en jour. Actuellement l’Asie et les Amériques renforcent leurs relations tandis que le superpouvoir, la terreur, se morfond de ses mésaventures au Moyen Orient. Lire la suite