[2010] L’aide pour le séisme d’Haïti devrait être distribuée aux organisations haïtiennes, pas aux ONG ni aux entrepreneurs

Noam Chomsky est un analyste et activiste qui soutient les haïtiens depuis des décennies. Outre sa carrière révolutionnaire en linguistique au MIT, il écrit, donne des conférences et proteste contre l’injustice depuis 40 ans. Il est le co-auteur, avec Paul Farmer et Amy Goodman, de « Faire réellement fonctionner Haïti cette fois-ci : les E.U. et le coup d’état ». Son analyse « La tragédie d’Haïti », incluse dans son livre de 1993, « Année 501 : la Conquête continue », est consultable ici. Cet entretien fut conduit fin février 2010 par téléphone et courriel. Il fut tout d’abord publié dans le magazine ¡Reclama!. L’intervieweur remercie Peter Hallward pour son aide. Lire la suite

[2009] Crise et espoir : les leurs et les nôtres +

La répartition des préoccupations illustre une autre crise, une crise culturelle: la tendance à se concentrer sur des gains à court terme d’ordre privé, qui constitue un élément central de nos institutions socioéconomiques et de leur système de soutien idéologique. Une des illustrations en est le dispositif d’incitations perverses destinées à l’enrichissement personnel des grands patrons, quelle que puisse en être l’incidence néfaste sur les autres. […]

Il y a un décalage important entre l’opinion publique et les politiques publiques sur quantité de sujets majeurs, d’ordre intérieur et relatifs à la politique étrangère, et c’est l’opinion publique qui a bien souvent des réactions plus saines, du moins selon moi. […]

De toutes les crises qui nous affectent, celle du déficit démocratique croissant sera peut-être la plus sérieuse… Lire la suite

[2004] US-Haïti

Les personnes résolues à détourner l’attention du rôle des Etats-Unis feront valoir que la situation est plus complexe – comme c’est toujours vrai – et qu’Aristide était lui aussi coupable de nombreux crimes. C’est vrai, mais s’il avait été un saint, la situation aurait évolué d’une façon peu différente, comme c’était évident en 1994, quand le seul véritable espoir était qu’une révolution démocratique aux Etats-Unis rende possible le changement de politique dans une direction plus civilisée. Lire la suite