Dans son livre Futurs proches – Liberté, indépendance et impérialisme au XXIe siècle, paru chez Lux le 13 janvier 2011 et traduit de l’anglais par Nicolas Calvé, Noam Chomsky nous propose, au chapitre 7, une réflexion sur « Les défis du XXIe siècle ». […]
“Je n’ai abordé ici que quelques-uns des défis majeurs qui attendent l’humanité. Si elle n’arrive pas à s’y attaquer de manière responsable, cela pourrait bien confirmer l’hypothèse, avancée par Ernst Mayr, grande figure de la biologie moderne, voulant que l’apparition d’une intelligence supérieure soit une erreur de l’évolution dont la durée aura somme toute été très courte.” Lire la suite →
Le recours, par les systèmes de pouvoir, à la peur pour discipliner la population intérieure a laissé un long et épouvantable sillage de carnage et de souffrance que nous ignorons à nos risques et périls. L’histoire récente en fournit de nombreuses illustrations choquantes. Lire la suite →
Il va sans dire que ce qui arrive aux Etats Unis a un énorme impact sur le reste du monde et réciproquement : ce qui arrive dans le reste du monde ne peut manquer d’avoir un impact sur les Etats Unis, et de plusieurs façons. D’abord, ça met des contraintes sur ce que même l’état le plus puissant peut faire. Et ensuite, cela influence la composante américaine domestique de la deuxième superpuissance, comme le “New-York Times” décrivait piteusement l’opinion publique après les protestations énormes qui ont précédé l’invasion de l’Irak. Ces protestations furent d’une façon critique un événement historique important, non seulement à cause de leur échelle sans précédent, mais aussi parce que c’était la première fois au cours des centaines d’années de l’histoire de l’Europe et de ses rejetons Nord-Américains qu’une guerre soulevait des protestations massives avant même qu’elle n’ait été officiellement lancée. Lire la suite →
Quand vous bombardez des gens, ils ne vous jettent pas des fleurs, ils ripostent. […]
Les Américains et les Britanniques ont le même raisonnement [que les mafieux]: ils veulent que le monde les craigne et sache qu’ils sont susceptibles de recourir à la violence. […]
Nous devons passer pour une puissance imprévisible et vindicative, afin qu’on nous craigne. Il n’est pas bon de se présenter comme trop rationnel. Il faut faire peur aux autres et s’appuyer d’abord et avant tout sur l’arme nucléaire. […]
Tout ce que je vous ai dit aujourd’hui relève de l’évidence. Ce sont des évidences pour n’importe quel lycéen, à condition de disposer des bonnes sources d’information. […]
C’est tout ce qu’on peut faire, faire confiance. On a quelque raison de penser que les gens penchent instinctivement pour l’égalité et la liberté. Le même individu peut devenir un soldat SS ou un saint. Cela dépend des circonstances et des choix personnels. Lire la suite →
La corruption légale est un sujet d’enquête intéressant, mais peu de personnes s’y lancent parce qu’elle remonte jusqu’au cœur du pouvoir. […]
Les entreprises font plus de victimes que la délinquance sur la voie publique. Pourtant, elles ne sont quasiment jamais poursuivies. […]
Les gens doivent s’informer. C’est pourquoi je crois profondément à l’éducation populaire, par opposition aux médias, à l’école, à la culture intellectuelle dominante. […]
Le monde des affaires est donc allé dans les écoles, les églises et les organisations sportives, afin d’endoctriner les gens et de les convaincre des bienfaits du capitalisme, au point que c’est devenu leur unique credo. […]
Les puissants ont besoin de l’État, d’abord pour contrôler le monde mais aussi pour faire en sorte que les coûts et les risques soient assumés collectivement. […]
Tous veulent une économie mondiale déréglementée – cette arme extraordinaire contre les peuples et la démocratie.[…]
Ces multinationales disposaient donc de nombreux moyens de pression pour abattre le système social suédois, comme par exemple la menace de délocaliser leur production […] Naturellement, cela a considérablement affaibli le système suédois. […] La même chose arrivera en France. […]
L’Union européenne est construite de manière à limiter la participation populaire […] Curieusement, les populations semblent s’en être accommodées… Lire la suite →
Plus une société devient libre, plus il est difficile d’utiliser la force, plus il faut déployer d’énergie pour contrôler les opinions et les comportements. […]
Imaginez que des soldats entraînés par les Russes aient tué six intellectuels tchèques, dont Havel, et que quelques semaines plus tard, un communiste du Salvador soit venu en Russie, se soit adressé à la Douma et se soit fait applaudir à tout rompre lorsqu’il a félicité les députés, au comble du ravissement, pour leur rôle dans la défense des libertés ! […]
Les dissidents courageux devraient être honorés, qu’ils soient victimes d’une implacable répression dans la sphère d’influence de nos ennemis ou brutalement assassinés dans la sphère d’influence américaine.
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En juin dernier, le département d’Etat, à Washington, a exclu l’expression « Etat voyou » de son langage diplomatique, au profit de la catégorie, plus vague, de « state of concern » (« Etat source d’inquiétude »), dans le dessein d’avoir une plus grande flexibilité dans ses rapports avec les Etats ainsi désignés. Réservée à sept pays bien précis (Corée du Nord, Cuba, Irak, Iran, Libye, Soudan et Syrie), l’expression « rogue state », que l’on peut traduire par Etat voyou, Etat hors-la-loi ou encore Etat paria, désignait des pays qui, selon Washington, soutenaient le terrorisme et, par conséquent, étaient soumis unilatéralement à des sanctions.
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Noam Chomsky interviewé par David Barsamian ZMag (USA) , Février 2000 David Barsamian : Merci d’accepter cette entrevue. Je sais que je vous arrache probablement de votre partie de golf matinale. Noam Chomsky : En fait, vous m’arrachez de quelque … Lire la suite →
Bien que Chomsky ait écrit une quantité considérable sur l’anarchisme dans les trois dernières décennies, les gens lui demandent souvent d’une vision détaillée plus tangible de l’évolution sociale. Son analyse politique ne manque jamais d’inspirer l’indignation et la colère sur la façon dont le monde fonctionne, mais de nombreux lecteurs restent sur leur faim quand aux actions précises que proposerait Chomsky faire changer les choses […] Lire la suite →
L’intellectuel américain, professeur au MIT de Boston, a soutenu Barack Obama, comme “le moins pire des deux maux”. Lire la suite →
Noam Chomsky face à Michel Foucault : Justice contre pouvoir Lire la suite →
De la Thaïlande à la Corée du Sud, en passant par le Japon, le séisme monétaire et financier n’a pas fini son œuvre de déstabilisation. La crise asiatique vient de faire – après des millions de travailleurs réduits au chômage – une victime de marque : le général Suharto. Président depuis plus de trente ans, il prétendait conserver le monopole d’un pouvoir assis sur les prébendes et la corruption. Mais, incapable de mettre en œuvre les réformes exigées par le Fonds monétaire international et d’empêcher l’éclatement d’une révolte populaire, il a été contraint de démissionner le 21 mai 1998. Homme du sérail, son successeur, M. Bacharuddin Jusuf Habibie, a donné des signes d’ouverture : annonce d’élections, libération de prisonniers politiques, mutations à la tête de l’armée. Toutefois, c’est un profond changement que réclame l’Indonésie, ramenée en quelques mois au statut de pays pauvre. Un bilan peu glorieux pour un régime qui s’est installé au pouvoir après un terrible bain de sang cautionné par les Etats-Unis. Lire la suite →
Un principe moral qui ne doit pas provoquer de controverses est celui de l’universalité : nous devons appliquer aux autres les mêmes standards que nous appliquons à nous-mêmes. Et, bien entendu, avec plus de zèle. En général, si les états ont le pouvoir d’agir en toute impunité, ils refusent les principes moraux, étant donné que c’est eux qui définissent les règles. Ceci est notre droit si nous considérons que nous sommes exemptés du principe d’universalité. Et nous le faisons constamment. Tous les jours surgissent de nouveaux exemples. Lire la suite →
La couverture par les médias de la mort de Ronald Reagan a apporté un concert de louanges de la part des démocrates comme des républicains. La plupart des déclarations et des commentaires, sous le couvert du respect dû au défunt, a correspondu à une spectaculaire réécriture de l’histoire des années Reagan.
Analyser la présidence de Reagan ne signifie pas forcément avoir à regarder en arrière. Beaucoup des personnes ayant peuplé son administration appartiennent à l’administration de George W. Bush, comme James Baker, Elliot Abrams, Paul Wolfowitz, Colin Powell, John Poindexter, John Negroponte, pour n’en citer que quelques-uns.
Nous avons demandé au dissident Noam Chomsky de réfléchir à la politique de l’administration Reagan lors de ses 8 années au pouvoir et à l’influence de Reagan sur l’actuelle administration Bush. Lire la suite →
Les personnes résolues à détourner l’attention du rôle des Etats-Unis feront valoir que la situation est plus complexe – comme c’est toujours vrai – et qu’Aristide était lui aussi coupable de nombreux crimes. C’est vrai, mais s’il avait été un saint, la situation aurait évolué d’une façon peu différente, comme c’était évident en 1994, quand le seul véritable espoir était qu’une révolution démocratique aux Etats-Unis rende possible le changement de politique dans une direction plus civilisée. Lire la suite →