[2010] Dans un pays libre, nous sommes responsables de l’action du gouvernement

Donc pour des raisons de morale fondamentale, je me suis d’abord concentré sur les comportements que je peux influencer, c’est-à-dire les Etats-Unis d’abord […]

Nous filtrons ce que nous ne voulons pas savoir parce que ça nous met trop mal à l’aise et nous présentons une vision du monde qui correspond aux intérêts des pouvoirs en place et des privilèges de nos classes privilégiées. Ce n’est pas une conspiration, c’est un processus normal, c’est comme cela que l’histoire fonctionne depuis le début, ça prend différentes formes dans différentes sociétés. Lire la suite

[2011] Visite de Noam Chomsky à Uzès en juin 2011

Alors que Noam Chomsky n’était pas revenu en France depuis près de 30 ans lors de sa conférence à Paris de mai 2010, il aura à peine fallu 12 mois pour qu’il revienne, cette fois à Uzès, et assiste à la projection de l’excellent film de Daniel Mermet, Chomsky & Compagnie. Lire la suite

[2010] Si vous arrivez avec un fusil, ils viendront avec un tank

Présent à Paris du 27 mai au 1er juin, le linguiste et militant américain Noam Chomsky a prononcé plusieurs conférences devant des salles combles, notamment au Théâtre de la Mutualité, à l’invitation du « Monde diplomatique », et au Collège de France. A la suite de ses exposés, les débats avec l’assistance ont donné lieu à de riches échanges sur les questions d’actualité. En voici quelques extraits. Lire la suite

[2010] L’état d’esprit qui règne aux États-Unis : « Je n’ai jamais rien vu de tel »

Noam Chomsky est le plus grand intellectuel des États-Unis. La quantité impressionnante de ses écrits, qui comprennent prés de 100 livres, ont depuis des décennies démonté et exposé les mensonges des élites au pouvoir et les mythes qu’elles entretiennent. Et Chomsky l’a fait malgré la censure des médias commerciaux qui l’ont mis sur une liste noire, malgré son statut de paria au sein du monde universitaire et, de son propre aveu, malgré le fait qu’il soit un orateur pédant et parfois légèrement ennuyeux. Il combine une indépendance intellectuelle avec une démarche rigoureuse, une capacité remarquable de saisir les détails et une intelligence hors du commun. Il dénonce sans détours notre système à deux partis qu’il décrit comme un mirage orchestré par un gouvernement au service des entreprises privées, et il critique sévèrement l’intelligentsia libéral [NdT : “liberal” = plus ou moins l’équivalent de “progressiste” aux États-Unis] qui ne sont que les courtisans du système et décrit le flot émis par les médias commerciaux comme une forme de « lavage de cerveau ». En tant que critique le plus clairvoyant du capitalisme débridé, de la globalisation et de l’empire, il aborde sa 81ème année en nous mettant en garde sur le peu de temps qui nous reste pour sauver notre démocratie anémique. Lire la suite

[2011] Le monde est-il trop grand pour échouer ? Les contours du nouvel ordre mondial

Le soulèvement de démocratie dans le monde arabe a été une démonstration spectaculaire de courage, de dévouement et de l’engagement pris par les forces populaires – coïncidant, fortuitement, avec un remarquable soulèvement de dizaines de milliers de personnes en soutien avec les travailleurs et la démocratie à Madison (Wisconsin) et d’autres villes américaines. Si les trajectoires de révolte au Caire et à Madison se sont croisées, elles étaient cependant dirigées dans des directions opposées : au Caire vers l’obtention de droits élémentaires refusés par la dictature, à Madison vers la défense des droits qui avaient été acquis au prix de luttes longues et difficiles et sont maintenant sous de sévères attaques. Lire la suite

[2011] Les évènements en Tunisie et en Egypte ne sont comparables à rien d’autre

Dans un entretien téléphonique qui a duré 40 minutes, Noam Chomsky nous a livré ses analyses sur les révoltes populaires en Tunisie, en Égypte et dans d’autres pays et l’embarras des États-Unis, d’Israël et de l’Europe qui craignent de voir des régimes “amis” tomber et remplacés par des démocraties libres.
Nous avons également abordé avec lui plusieurs autres points : la situation en Algérie, le positionnement militaire américain dans la région du sahel, la nature de l’AQMI, etc.
Il a aussi été question dans l’entretien, des dernières révélations de wikileaks, de la politique d’Obama au Moyen-Orient, du cas iranien, de la politique israélienne, des attentats du 11 septembre,… Lire la suite

[2010] La « pacification » du Président en Amérique Latine

Barack Obama est le quatrième président américain à gagner le prix Nobel de la Paix et il rejoint ses prédécesseurs dans cette longue tradition de “pacification” qui depuis toujours, a servi les intérêts états-uniens.

Les quatre présidents primés ont laissé leur empreinte sur “notre petite province lointaine, qui n’a jamais fait de mal à personne” comme le secrétaire à la Guerre, Henry L. Stimson, appelait les Amériques en 1945.

Face à la position du gouvernement Obama quant aux “élections” au Honduras de novembre dernier, il convient de rappeler quelques éléments historiques Lire la suite

[2009] L’héritage de 1989 dans les deux hémisphères

Novembre a vu l’anniversaire des grands évènements de 1989 : « l’année la plus importante dans l’histoire mondiale depuis 1945 », comme l’historien anglais Timothy Garton Ash l’a décrit. Cette année-là « tout a changé », écrit Garton Ash. En Russie, les réformes de Mikhail Gorbachov et sa « renonciation impressionnante à l’usage de la violence » ont mené à la chute du mur de Berlin le 9 novembre et à la libération de l’Europe de l’Est de la tyrannie Russe. Lire la suite

[2009] Le Moment unipolaire et l’ère Obama [Conférence]

Quant on se penche sur les affaires internationales, il est important de garder à l’esprit plusieurs principes considérablement répandus et utilisés. Le premier est la maxime de Thucydide : « Le fort fait ce qui est en son pouvoir et le faible recule au point qui lui est imposé par sa faiblesse ». Elle a un corollaire majeur : les États puissants s’appuient sur des spécialistes de l’apologie dont la tâche est de démontrer que les actions des forts sont nobles et justes et que si les faibles souffrent, c’est de leur faute. Dans l’occident contemporain, ces spécialistes sont appelés « intellectuels » et, à quelques exceptions près, ils remplissent leurs fonctions avec habilité et bonne conscience, quelle que soit l’incongruité de leurs déclarations. Cette pratique remonte aux origines de l’histoire écrite. Lire la suite