[1999] Deux heures de lucidité (6/9) – L’économie invisible

La corruption légale est un sujet d’enquête intéressant, mais peu de personnes s’y lancent parce qu’elle remonte jusqu’au cœur du pouvoir. […]

Les entreprises font plus de victimes que la délinquance sur la voie publique. Pourtant, elles ne sont quasiment jamais poursuivies. […]

Les gens doivent s’informer. C’est pourquoi je crois profondément à l’éducation populaire, par opposition aux médias, à l’école, à la culture intellectuelle dominante. […]

Le monde des affaires est donc allé dans les écoles, les églises et les organisations sportives, afin d’endoctriner les gens et de les convaincre des bienfaits du capitalisme, au point que c’est devenu leur unique credo. […]

Les puissants ont besoin de l’État, d’abord pour contrôler le monde mais aussi pour faire en sorte que les coûts et les risques soient assumés collectivement. […]

Tous veulent une économie mondiale déréglementée – cette arme extraordinaire contre les peuples et la démocratie.[…]

Ces multinationales disposaient donc de nombreux moyens de pression pour abattre le système social suédois, comme par exemple la menace de délocaliser leur production […] Naturellement, cela a considérablement affaibli le système suédois. […] La même chose arrivera en France. […]

L’Union européenne est construite de manière à limiter la participation populaire […] Curieusement, les populations semblent s’en être accommodées… Lire la suite

[1999] Deux heures de lucidité (5/9) – Le capitalisme

Les accords de Bretton Woods visaient à contrôler les flux de capitaux […] Si on laisse les capitaux se déplacer librement d’un pays à l’autre, arrive un jour où les institutions financières et les investisseurs sont, dans les faits, en position de déterminer la politique des États. Ils constituent ce qu’on appelle parfois un «Parlement virtuel» […]

Le capitalisme n’existe pas, du moins au sens de pure économie de marché […] C’est un système composé d’entités privées concentrant des pouvoirs énormes, liées entre elles par des alliances stratégiques et dépendant d’États puissants pour socialiser les risques et les coûts. […]

Le libéralisme classique fait l’objet d’une attaque en règle par le biais des multinationales. […]

Personne ne comprend vraiment les ressorts de l’économie mondiale. […]

Notre système est extrêmement instable, personne ne sait ce qu’il va devenir. Il est tout à fait possible qu’il s’effondre, notamment à cause d’une catastrophe écologique. Une véritable économie de marché conduirait à une catastrophe généralisée. Dans une véritable économie de marché, chacun s’efforce de maximiser ses profits sans se soucier des conséquences pour le reste de la planète.
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