[2007] Les USA, prédateur blessé au Moyen-Orient

L’escalade de Washington dans les menaces à l’encontre de l’Iran vient de sa détermination à s’assurer le contrôle des sources d’énergie dans la région.

Dans ce Moyen-Orient riche en ressources énergétiques, seuls deux pays ne se sont pas soumis d’eux-mêmes aux exigences de Washington : l’Iran et la Syrie. Bien que les deux soient considérés comme des ennemis, l’Iran est de loin le plus important. Comme c’était la norme durant la guerre froide, le recours à la violence est régulièrement justifié en réaction à la mauvaise influence de l’ennemi principal, et souvent sous les prétextes les plus fragiles. Lire la suite

[1997] Propagande et contrôle de l’esprit public +

Résumé : Toute l’histoire du mouvement syndical nous l’apprend. Et c’est ce que la main-d’œuvre ouvrière de Lowell avait parfaitement compris il y a 150 ans de cela. Il s’agit d’une bataille très importante, car il ne suffit pas simplement d’affronter des gens qui invoquent la « Loi sur le droit-de-travailler » – pour briser les grèves. Il faut aussi se battre contre nos cinq heures quotidiennes de télévision, l’industrie cinématographique, les manuels et le système scolaires ainsi que tout le reste. Lire la suite

[2010] Une participation directe à la créativité

Amauta : Alors, je voulais commencer cette interview avec votre voyage récent en Amérique Latine. J’ai entendu dire que vous étiez en Amérique Latine et que vous étiez au Mexique lundi dernier et le week-end dernier. C’était comment ? Juste un avis général. Lire la suite

[2009] Il n’y a plus de sentiment d’espoir

Pour Noam Chomsky, professeur au MIT, la financiarisation de l’économie, l’idéologie « fanatique » de l’efficacité des marchés et le pouvoir croissant du secteur financier ont précipité cette crise. Si celle-ci ne lui paraît pas à la même échelle que la Grande Dépression des années 1930, il estime qu’il y avait alors plus d’espoir dans les catégories modestes.

Né à Philadelphie, il y a quatre-vingts ans, Noam Chomsky est un des dix universitaires les plus cités dans le monde. Fondateur de la grammaire générative, ses recherches ont joué un rôle crucial dans la « révolution cognitive », qui rapproche le fonctionnement de l’esprit de celui d’une machine de traitement de l’information. A la manière d’un Sartre en France, il a mis son immense notoriété au service de combats qui le situent du côté de l’extrême-gauche. Lorsqu’on le rencontre dans son bureau encombré de livres au MIT, dans un immeuble multiformes dessiné par Frank Gerhy, cet infatigable militant paraît apaisé, tranquille, bienveillant. Jusqu’à ce qu’il se mette à parler. Adversaire patenté de George Bush, cet intellectuel de gauche ne ménage pas pour autant ses piques contre Barack Obama, parce que ce dernier ne bousculera pas l’ordre établi que l’éminent linguiste condamne de toutes ses forces. Polémiste vigoureux, critique acerbe de la politique extérieure américaine, il porte un oeil sans complaisance sur la crise actuelle. Celle-ci ne changera rien parce que le pouvoir reste à la botte des financiers, explique-t-il. Il décrit le prolétariat américain dans une situation de désespoir, incapable de s’organiser pour lutter contre les puissances de l’argent. Lire la suite

[2009] L’Iran est trop indépendant et désobéissant

On ne présente plus Noam Chomsky. Il est sans conteste l’analyste et le conférencier en sociologie politique le plus important de la période contemporaine.

Comme l’écrit le Guardian, « il fait partie des dix sources les plus citées dans le domaine des lettres aux côtés de Marx, de Shakespeare et de la Bible, et il est le seul parmi ces auteurs à être encore vivant ».
Aux Nations Unies, le président vénézuélien Hugo Chavez a évoqué « Dominer le monde ou sauver la planète ? : l’Amérique en quête d’hégémonie mondiale (2003) » de Chomsky en ces termes : « J’aimerais inviter très respectueusement ceux d’entre vous qui n’ont pas lu ce livre à le faire ».

En 2006, en réponse à une question posée par un correspondant du New Statesman, Andrew Stephen, sur ce qu’il aurait fait s’il avait été président des États-Unis, Chomsky a proposé ceci : « Je mettrais sur pied un Tribunal contre les crimes de guerre à propos de mes propres crimes, parce que si je m’engage dans cette position [il me faudrait] m’occuper de la structure et de la culture institutionnelles, de la culture intellectuelle. La culture doit être guérie ».

Au cours de cet entretien avec le professeur Chomsky, nous avons parlé de l’Iran, de la question nucléaire, des relations entre Washington et Téhéran et de l’impact mondial des lobbys sionistes. Un extrait de cette conversation a d’abord été publié dans le Tehran Times, le principal journal iranien en anglais. Lire la suite

[2009] Le tribunal international au Cambodge est une farce

Considéré par le New York Times comme « l’intellectuel le plus important encore en vie », Noam Chomsky est depuis longtemps un observateur très critique de la politique étrangère américaine. Opposant de la guerre du Vietnam, ce professeur d’université a réalisé de nombreux écrits sur les Khmers Rouges mais aussi sur l’occupation vietnamienne. Il revient avec George Mcleod du PPPost sur le Procès Khmer Rouge, les bombardements américains, et le rapprochement Khmero-israélien. Lire la suite

[2009] Offrir l’asile aux terroristes n’est pas du tout une action secrète aux États-Unis

Professeur émérite de linguistique du Massachussets Institute of Technologie, créateur de la grammaire générative et transformationnelle, figure majeure de la gauche américaine , théoricien du pouvoir et des médias, intellectuel engagé ayant signé, notamment, la pétition en faveur de la libération des «5 patriotes cubains» injustement incarcérés aux États-Unis, Noam Chomsky s’entretient avecliberté 62 au sujet de Cuba et de la politique étrangère nord-américaine. Lire la suite

[2009] Il n’y aura pas de changements avec Obama

Question : Professeur Chomsky, nous ferions bien de commencer avec le Pakistan. La Maison Blanche n’a pas fait de commentaire sur les assassinats de personnes (dans le cadre d’attaques de drones transfrontalières Afghanistan / Pakistan). Richard Holbrooke, quelqu’un sur lequel vous avez écrit dans le contexte de la guerre en Yougoslavie, est l’homme choisi par le (Président Barak) Obama pour résoudre le problème. Lire la suite

[2008] Le capitalisme ne peut pas se terminer parce qu’il n’a jamais commencé

Face au débat qui se tient aujourd’hui sur la crise actuelle, nous voulions connaître la version qu’en fait une des voix états-uniennes les plus éminentes de l’analyse et de la critique de son pays et du monde, Noam Chomsky.

Pour le célèbre linguiste, les politiques de dérégulation financière ont rendu le krach inévitable. Si l’ère néolibérale semble sur le point de se refermer, les réformes envisagées ne changeront rien à la structure du capitalisme. La contestation s’organise bien en Amérique du Sud, mais elle devrait encore s’étendre et gagner en force pour bousculer l’ordre établi. Lire la suite

[2008] Il y a toujours une lutte des classes, prête à exploser

J’aimerais que nous parlions de vous et des États-Unis. A l’extérieur des États-Unis, vous êtes l’intellectuel étatsunien le plus connu, et la plupart des gens à l’extérieur ne se rendent pas vraiment compte de ce que cela signifie le fait que le plus célèbre des intellectuels US soit rarement présent dans les médias étatsuniens. Vous n’êtes jamais présent dans les grandes chaines de télévision, CBS, NBC, et autres. Beaucoup de gens ne le comprennent pas parce que les États-Unis sont souvent idéalisés et présentés comme une démocratie extrêmement active et dynamique, et ils ne réalisent pas vraiment à quel point la gauche fait l’objet d’une discrimination aux États-Unis. Cette discrimination se produit y compris au sein de la gauche des milieux libéraux (« liberals » terme usuel aux US pour désigner les « progressistes » – NDT) de la classe politique. Comment réagissez-vous à cela ? Comment expliquez-vous cet ostracisme dans la plupart des forums de discussion ? Lire la suite

[2008] Les médias et la « fabrication du consentement »

Penseur omniprésent de ces dernières décennies, Noam Chomsky est célèbre pour son militantisme contre la guerre du Viêt-nam, ses critiques acerbes de la politique étrangère américaine et ses prises de position controversées sur les limites de la liberté d’expression. Il revient ici sur le rôle des médias et ses démêlés avec les intellectuels français. Lire la suite

[2008] Les pays pauvres réussissent à échapper à la domination des États-Unis

Question : En décembre 2007, sept pays d’Amérique du Sud ont officiellement lancé la Banque du Sud en réaction à une opposition grandissante à la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire International et autres Institutions financières internationales. Quelle est l’importance de ce changement et pourrait-il provoquer d’autres réactions dans les pays en voie de développement ? Se pourrait-il qu’un jour l’influence de la Banque Mondiale et du FMI soit totalement remise en cause ? Lire la suite