[2011] Le monde est-il trop grand pour échouer ? Les contours du nouvel ordre mondial

Le soulèvement de démocratie dans le monde arabe a été une démonstration spectaculaire de courage, de dévouement et de l’engagement pris par les forces populaires – coïncidant, fortuitement, avec un remarquable soulèvement de dizaines de milliers de personnes en soutien avec les travailleurs et la démocratie à Madison (Wisconsin) et d’autres villes américaines. Si les trajectoires de révolte au Caire et à Madison se sont croisées, elles étaient cependant dirigées dans des directions opposées : au Caire vers l’obtention de droits élémentaires refusés par la dictature, à Madison vers la défense des droits qui avaient été acquis au prix de luttes longues et difficiles et sont maintenant sous de sévères attaques. Lire la suite

[2009] Le Moment unipolaire et l’ère Obama [Conférence]

Quant on se penche sur les affaires internationales, il est important de garder à l’esprit plusieurs principes considérablement répandus et utilisés. Le premier est la maxime de Thucydide : « Le fort fait ce qui est en son pouvoir et le faible recule au point qui lui est imposé par sa faiblesse ». Elle a un corollaire majeur : les États puissants s’appuient sur des spécialistes de l’apologie dont la tâche est de démontrer que les actions des forts sont nobles et justes et que si les faibles souffrent, c’est de leur faute. Dans l’occident contemporain, ces spécialistes sont appelés « intellectuels » et, à quelques exceptions près, ils remplissent leurs fonctions avec habilité et bonne conscience, quelle que soit l’incongruité de leurs déclarations. Cette pratique remonte aux origines de l’histoire écrite. Lire la suite

[2009] Parler de souveraineté colombienne est une plaisanterie

La visite de Noam Chomsky au Venezuela s’est produite à un moment historique, où de nombreux changements ont lieu en Amérique latine, des changements potentiels dans la relation des États-Unis avec les nations latino-américaines. Il existe actuellement d’importants conflits et tensions qui préoccupent beaucoup les latino-américains.
À ce contexte viennent s’ajouter la recrudescence des agressions au cours des derniers mois, le coup d’État au Honduras, l’intensification de la présence militaire en Colombie, avec l’occupation de plus de sept bases militaires, ainsi qu’un contrôle territorial au niveau militaire en Colombie, et enfin la réactivation de la quatrième flotte de l’armée qui a eu lieu l’an passé, mais qui est à présent utilisée dans ce contexte.

Le ton du discours avec le Venezuela s’est également durci : le pays est accusé de narcotrafic et de terrorisme. Par ailleurs, le budget militaire du Pentagone a été augmenté pour le Comamndo Sud dans cette région. Lire la suite

[2008] Ossétie – Russie – Géorgie

Atterré par les atrocités commises par les forces US envahissant les Philippines, et les envolées rhétoriques sur les nobles intentions libératrices qui accompagnent systématiquement les crimes d’état, Mark Twain exécrait ses mains de ne pouvoir exercer son arme formidable ; la satire. L’objet premier de sa frustration était le renommé Général Funston. « Aucune satire de Funston ne pourra atteindre la perfection » se lamentait Twain, « parce que Funston lui-même occupe ce sommet… [il est] la satire personnalisée. » Lire la suite

[2007] Et si l’Iran avait envahi le Mexique ?

[…] Il est utile de se demander comment nous agirions si l’Iran avait envahi et occupé le Canada et le Mexique, et commençait à y enlever des représentants du gouvernement américain, sous prétexte qu’ils résistaient à l’occupation iranienne (appelée « libération », bien sur).

Imaginez également que l’Iran déploie massivement des forces navales dans les Caraïbes et profère des menaces crédibles de lancer une série d’attaques contre un grand nombre d’installations — nucléaires et autres — aux États-Unis, si le gouvernement n’arrêtait pas immédiatement tous ses programmes d’énergie nucléaire (et, naturellement, ne démantelait pas toutes ses armes nucléaires). Lire la suite