[2010] Une participation directe à la créativité

Amauta : Alors, je voulais commencer cette interview avec votre voyage récent en Amérique Latine. J’ai entendu dire que vous étiez en Amérique Latine et que vous étiez au Mexique lundi dernier et le week-end dernier. C’était comment ? Juste un avis général. Lire la suite

[2009] Il n’y a plus de sentiment d’espoir

Pour Noam Chomsky, professeur au MIT, la financiarisation de l’économie, l’idéologie « fanatique » de l’efficacité des marchés et le pouvoir croissant du secteur financier ont précipité cette crise. Si celle-ci ne lui paraît pas à la même échelle que la Grande Dépression des années 1930, il estime qu’il y avait alors plus d’espoir dans les catégories modestes.

Né à Philadelphie, il y a quatre-vingts ans, Noam Chomsky est un des dix universitaires les plus cités dans le monde. Fondateur de la grammaire générative, ses recherches ont joué un rôle crucial dans la « révolution cognitive », qui rapproche le fonctionnement de l’esprit de celui d’une machine de traitement de l’information. A la manière d’un Sartre en France, il a mis son immense notoriété au service de combats qui le situent du côté de l’extrême-gauche. Lorsqu’on le rencontre dans son bureau encombré de livres au MIT, dans un immeuble multiformes dessiné par Frank Gerhy, cet infatigable militant paraît apaisé, tranquille, bienveillant. Jusqu’à ce qu’il se mette à parler. Adversaire patenté de George Bush, cet intellectuel de gauche ne ménage pas pour autant ses piques contre Barack Obama, parce que ce dernier ne bousculera pas l’ordre établi que l’éminent linguiste condamne de toutes ses forces. Polémiste vigoureux, critique acerbe de la politique extérieure américaine, il porte un oeil sans complaisance sur la crise actuelle. Celle-ci ne changera rien parce que le pouvoir reste à la botte des financiers, explique-t-il. Il décrit le prolétariat américain dans une situation de désespoir, incapable de s’organiser pour lutter contre les puissances de l’argent. Lire la suite

[2008] Le capitalisme ne peut pas se terminer parce qu’il n’a jamais commencé

Face au débat qui se tient aujourd’hui sur la crise actuelle, nous voulions connaître la version qu’en fait une des voix états-uniennes les plus éminentes de l’analyse et de la critique de son pays et du monde, Noam Chomsky.

Pour le célèbre linguiste, les politiques de dérégulation financière ont rendu le krach inévitable. Si l’ère néolibérale semble sur le point de se refermer, les réformes envisagées ne changeront rien à la structure du capitalisme. La contestation s’organise bien en Amérique du Sud, mais elle devrait encore s’étendre et gagner en force pour bousculer l’ordre établi. Lire la suite