Par Noam Chomsky
chomsky.info, 24 janvier 2009
Tout le monde s’accorde à reconnaître en Barack Obama un homme à l’intelligence aiguisée, et un juriste chevronné particulièrement précis dans le choix de ses mots. On doit donc prendre Obama au sérieux — tant dans ce qu’il dit que dans ce qu’il passe sous silence. D’une signification particulière, sa première déclaration substantielle en matière d’affaires étrangères, le 22 janvier, au Département d’Etat : il intronisait alors George Mitchell, duquel il faisait son envoyé spécial au Moyen-Orient.
Mitchell doit concentrer son attention sur le problème israélo-palestinien, au lendemain de la récente invasion américano-israélienne de Gaza. Durant cet assaut meurtrier, Obama est resté silencieux, n’émettant que quelques platitudes, au motif, disait-il, qu’il n’y aurait eu qu’un seul président des Etats-Unis — alors que cela ne l’avait jamais incité à se taire sur bien d’autres questions. Sa campagne, en revanche, avait lourdement insisté sur cette déclaration du même Obama : « Si des roquettes tombaient là où mes deux filles dorment, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour arrêter ça ! ». Il faisait allusion aux enfants israéliens (est-il besoin de le préciser ?), et non aux centaines d’enfants palestiniens en train d’être massacrés par des armes de fabrication américaine, dont, évidemment, il ne pouvait pas parler, puisque qu’il ne peut y avoir qu’un seul président.
Toutefois, le 22 janvier, Barack Obama ets devenu le seul et unique président des Etats-Unis. Par conséquent, celui-ci pouvait désormais parler librement de ce genre de question — en évitant cependant l’attaque contre Gaza, qui avait été opportunément interrompue juste avant son investiture.
Le discours d’Obama a mis l’accent sur son engagement en vue d’un règlement pacifique. Il en a laissé ses contours vagues, excepté une proposition précise : « L’initiative de paix arabe », a dit Obama, « comporte des éléments constructifs qui pourraient contribuer à faire progresser ces efforts. Le temps est venu, pour les pays arabes, de mettre en oeuvre les engagements de cette initiative en soutenant le gouvernement palestinien du Président Abbas et du Premier Ministre Fayyad, en allant de l’avant dans la normalisation de leurs relations avec Israël et en luttant contre l’extrémisme qui nous menace tous. »
Obama ne falsifie pas directement la proposition de la Ligue Arabe, mais la tromperie, soigneusement ciselée est instructive.
La proposition de paix de la Ligue Arabe appelle effectivement à une normalisation des relations avec Israël — dans le contexte — je répète dans le contexte — d’un règlement à deux États selon les termes d’un consensus international ancien, que les États-Unis et Israël ont bloqué et continuent de bloquer depuis plus de 30 ans dans un isolement international complet. Le coeur de la proposition de la Ligue Arabe, comme Obama et ses conseillers sur le Moyen-Orient le savent très bien, est son appel à un règlement politique et pacifique en ces termes, qui comme chacun le sait et le reconnaît sont la seule base de ce règlement pacifique pour lequel Obama professe son attachement. L’omission de ce fait crucial ne saurait être purement accidentelle : signifie clairement qu’Obama n’envisage pas d’abandonner le « rejectionisme » américain. L’appel qu’il lance aux pays arabes, les exhortant à mettre en oeuvre un corollaire de leur proposition, tandis que les États-Unis continuent à ignorer jusqu’à l’existence de son contenu principal, qui bien entendu pré-conditionne le corollaire, dépasse les bornes du cynisme.
Les actes les plus significatifs de nature à saper tout règlement pacifique sont les agissements quotidiens soutenus par les Etats-Unis dans les territoires occupés, tous reconnus comme des agissements criminels : confiscations de terres arables et de ressources et construction de ce que l’architecte-en-chef du plan, Ariel Sharon, appelait des « Bantoustans » pour Palestiniens — ce qui était d’ailleurs une comparaison injuste, car les Bantoustans sud-africains étaient autrement plus viables que les fragments de la Palestine concédés aux Palestiniens dans la conception de Sharon qui est en train de se réaliser sur le terrain. D’ailleurs les États-Unis et Israël vont même jusqu’à continuer à refuser un règlement politique en paroles ; encore tout récemment, en décembre 2008, les États-Unis et Israël (ainsi que quelques îles du Pacifique) ont voté contre une résolution de l’Onu soutenant « le droit du peuple palestinien à l’autodétermination » (votée à 173 voix pour, 5 contre, et le veto des États- Unisraël, sous des prétextes évasifs).
Obama n’a pas eu un seul mot au sujet des constructions de colonies et d’infrastructures en Cisjordanie, ni des mesures complexes visant à contrôler la vie des Palestiniens et conçues de manière à saper les perspectives de toute solution pacifique à deux États. Son silence est une sinistre réfutation de ses envolées lyriques sur la manière dont il va « s’engager activement pour aboutir à une solution à deux Etats vivant côte à côte, dans la paix et la sécurité ».
Ignorée aussi l’utilisation par Israël d’armes américaines à Gaza, en violation non seulement des lois internationales mais aussi américaines. Oublié l’envoi de nouvelles armes américaines par Washington à Israël, au plus fort de l’attaque américano-israélienne, chose que les conseillers d’Obama sur le Moyen-Orient n’ignoraient certainement pas.
Obama a cependant été ferme : la contrebande d’armes à destination de Gaza doit être arrêtée… Il approuve l’accord entre Condoleeza Rice et le Ministre Israélien des Affaires Etrangères Tzipi Livni sur la fermeture de la frontière entre l’Egypte et Gaza — un remarquable exercice d’arrogance impériale, comme l’a fait observer le Financial Times : « Se congratulant mutuellement, à Washington, ces deux responsables semblaient oublier le fait qu’elles étaient en train de conclure un accord au sujet d’un commerce illégal à la frontière d’un autre pays : en l’occurrence, l’Egypte. Le jour suivant, un officiel Egyptien a décrit cet accord comme fictif. Les objections de l’Egypte ont été ignorées.
Pour en revenir à la référence par Obama de la proposition « constructive » de la Ligue Arabe, Obama persiste à refuser de soutenir le parti vainqueur des élections de janvier 2006 — les seules élections libres de tout le monde arabe — auxquelles les Etats-Unis et Israël réagirent, immédiatement et ouvertement, en punissant sévèrement les Palestiniens pour s’être opposés à la volonté des Maîtres. Un détail technique mineur est que le mandat d’Abbas s‘est terminé le 9 janvier et que Fayyad fut nommé sans la confirmation du Parlement Palestinien (dont beaucoup des membres ont été kidnappés par Israël, où ils sont emprisonnés depuis lors). Le quotidien israélien Ha’aretz qualifie Fayyad de « drôle d’oiseau dans le monde politique palestinien. D’un côté, c’est l’homme politique palestinien le plus estimé en Israël et en Occident. De l’autre, toutefois, il n’a pas le moindre pouvoir électoral, ni dans la bande de Gaza, ni en Cisjordanie ». Il relève par ailleurs « la relation intime de Fayyad avec l’establishment israélien », et en particulier son amitié avec Dov Weisglass, le conseiller extrémiste de Sharon. Bien que dépourvu de tout soutien populaire, Fayyad est considéré compétent et intègre, ce qui n’est pas courant dans les secteurs politiques soutenus par les États-Unis.
L’insistance d’Obama à ne jurer que par les seuls Abbas et Fayyad ne fait que confirmer le mépris constant de l’Occident pour la démocratie, dès lors que celle-ci échappe à son contrôle.
Obama a fourni les raisons habituelles pour justifier qu’on ignore le gouvernement démocratiquement élu dirigé par le Hamas. « Pour être un authentique partenaire de paix », a ainsi déclaré Obama, « le Quartette [États-Unis, Union européenne, Russie et Onu] a fait clairement savoir que le Hamas devait remplir trois conditions claires : reconnaître le droit à l’existence d’Israël ; renoncer à la violence ; respecter les accords déjà conclus. » Passé sous silence, comme d’habitude, le fait gênant que les États-Unis et Israël rejettent fermement la totalité de ces trois conditions. Dans l’isolement international, ils empêchent un règlement à deux États, dont un État palestinien ; bien entendu, ils ne renoncent pas à la violence ; et ils rejettent la proposition centrale du Quartette, à savoir la « feuille de route ». Israël l’a certes acceptée, pour la forme, mais accompagnée de quatorze réserves qui, de fait, en éliminent le contenu (en cela, Israël était soutenu, tacitement, par les États-Unis). C’est le grand mérite du livre de Jimmy Carter « Palestine : la Paix, pas l’Apartheid !», d’avoir porté ces faits à la connaissance de l’opinion publique pour la première et unique fois…
Par un raisonnement élémentaire, il s’ensuit que ni les Etats-Unis, ni Israël ne sont de « véritables partenaires pour la paix ». Mais cela ne peut pas être dit. Cette phrase n’aurait aucun sens en langue anglaise…
Il est peut-être injuste de critiquer Obama pour cette exercice de cynisme, car il est quasi universel, mais pas pour son éviscération méticuleuse de la composante centrale de la proposition de la Ligue arabe, qui son propre apport novateur.
Quasi-universelles, elles aussi, ces références convenues au Hamas : organisation terroriste, vouée à la destruction d’Israël (à moins que ce ne soit à celle de tous les juifs ?). Sont omis le fait gênant que les États-Unisraël sont non seulement voués à la destruction de toute forme viable d’État palestinien, mais ne cessent de mener des politiques allant dans ce sens. Ou encore celui que, contrairement aux deux Etats réjectionnistes, le Hamas a appelé à une solution à deux États, dans les termes du consensus international : publiquement, explicitement et de manière répétée.
Obama a introduit son propos ainsi : « Permettez-moi d’être clair : l’Amérique est garante de la sécurité d’Israël. Et nous soutiendrons toujours le droit qu’a Israël de se défendre contre des menaces légitimes. »
Rien au sujet du droit des Palestiniens à se défendre contre des menaces bien plus sérieuses, comme celles qui se produisent quotidiennement, avec le soutien des États-Unis, dans les territoires occupés. Mais, là encore, c’est la norme…
Normal, là encore, l’énoncé du principe selon lequel Israël a le droit de se défendre. Cela est vrai mais vide : se défendre, tout le monde en a le droit ! Mais dans son contexte, ce cliché est plus qu’inepte, c’est une tromperie cynique.
La question n’est pas de savoir si Israël a le droit de se défendre, comme n’importe qui d’autre, mais s’il a le droit de le faire par la force. Personne, pas même Obama, ne pense que les pays jouissent d’un droit universel à se défendre par la force. Il est d’abord nécessaire de démontrer qu’aucune alternative pacifique qu’il n’existe aucune alternative pacifique, que l’on pourrait expérimenter. Dans le cas qui nous occupe, il y a des alternatives, assurément.
Une alternative simple consisterait, pour Israël, à respecter un cessez-le-feu, comme, par exemple, celui proposé par le chef politique du Hamas Khaled Mishal quelques jours avant qu’Israël ne lance son agression, le 27 décembre. Mishal a appelé à réinstaurer l’accord de 2005 ; cet accord préconisait une fin des violences et une ouverture permanente des frontières, accompagnées d’une garantie, par Israël, que les biens et les personnes pourraient circuler librement entre les deux parties de la Palestine occupée, à savoir la Cisjordanie et la bande de Gaza. Cet accord avait été rejeté au bout de quelques mois par les États-Unis et Israël, après que les élections libres de janvier 2006 eurent « mal tourné ». Il y beaucoup d’autres possibilités pertinentes.
L’alternative la plus large et la plus significative consisterait, pour les Etats-Unis et pour Israël, à abandonner leur isolationnisme extrême, et à rejoindre le reste du monde — dont les pays arabes et le Hamas — dans le soutien à un règlement à deux États conforme au consensus international. Il convient de noter qu’au cours des trente années écoulées, les Etats-Unis et Israël se sont écartés qu’une seule fois de leur rejectionisme : les négociations de Taba, en janvier 2001, qui semblèrent très proches d’une résolution pacifique du conflit, lorsqu’Israël les fit capoter prématurément. Il ne serait pas incongru, pour Obama, d’accepter de rejoindre le reste du monde, fût-ce dans le cadre de la politique américaine, encore faudrait-il que cela l’intéresse vraiment.
En résumé : la réitération quelque peu forcée, par Obama, du droit d’Israël à l’autodéfense n’est rien d’autre qu’un nouvel exercice de tromperie cynique — même si, il faut le reconnaître, elle n’est pas quelque chose qui lui soit propre, s’agissant d’une tromperie quasiment universelle.
Si, dans ce dernier cas, la tromperie est particulièrement frappante, c’est parce qu’elle est survenue à l’occasion de la nomination de Mitchell au poste d’envoyé spécial. La réussite majeure de Mitchell fut son rôle éminent dans le règlement pacifique en Irlande du Nord. Celle-ci prôna la fin du terrorisme de l’IRA et de la violence britannique. Cela revenait à reconnaître, implicitement, que, si la Grande-Bretagne avait bien le droit de se défendre contre le terrorisme, elle n’avait aucun droit à le faire par la force, car il existait une alternative pacifique : la reconnaissance des revendications légitimes de la communauté irlandaise catholique, qui étaient à l’origine de la terreur de l’IRA. Dès l’instant où la Grande-Bretagne a adopté cette attitude sensée, la terreur a cessé. Les implications pour la mission de Mitchell, en matière de conflit israélo-palestinien, sont tellement évidentes qu’il n’est nul besoin de les rappeler. Et leur omission, là encore, est une nouvelle preuve évidente de l’engagement de l’administration Obama dans le « rejectionnisme » traditionnel des États-Unis et dans leur opposition à la paix, à moins que ce ne soit à leurs propres conditions extrémistes.
Par ailleurs, Obama a aussi rendu hommage à la Jordanie en raison de « son rôle constructif dans l’entraînement des forces de sécurité palestiniennes et dans l’entretien de ses bonnes relations avec Israël — ce qui contraste de manière frappante avec le refus des États-Unisraël de traiter avec le gouvernement palestinien démocratiquement élu, tout en punissant sauvagement les Palestiniens pour avoir élu ledit gouvernement sous des prétextes qui, comme on l’a déjà dit, ne résistent pas au moindre examen. Il est vrai que la Jordanie s’est jointe aux États-Unis dans l’armement et l’entraînement des forces palestiniennes de sécurité, afin qu’elles soient en mesure de réprimer toute manifestation de soutien aux malheureuses victimes de l’agression américano-israélienne contre Gaza, et aussi en arrêtant des partisans du Hamas et l’éminent journaliste Khaled Amayréh, tout en montant de toutes pièces leurs propres manifestations de soutien à Abbas et au Fatah, dans lesquelles « la plupart des participants étaient des fonctionnaires et des écoliers auxquels l’autorité Palestinienne avait demandé de se joindre », d’après le quotidien Jerusalem Post. C’est la démocratie que nous aimons…
Obama a fait un autre commentaire lourd de sens : « Dans le cadre d’un cessez-le-feu à long terme, les points de passage à travers la frontière de Gaza devront être ouverts afin de permettre le passage des aides et des marchandises, avec un régime de surveillance adéquat… » Bien entendu, il s’est bien gardé de mentionner que les États-Unis et Israël avaient rejeté un accord quasi similaire après les élections de janvier 2006 et qu’Israël n’avait jamais respecté par le passé des accords du même type à ses frontières.
On notera aussi l’absence totale de réaction à l’annonce par Israël de son rejet de l’accord de cessez-le-feu, rendant du même coup illusoire toute perspective que ledit accord soit « de longue durée ». Comme cela a été immédiatement rapporté par la presse, « le Ministre israélien Binyamin Ben-Eliezer, qui assiste aux délibérations du Conseil des ministres en matière sécuritaire, a déclaré à la Radio de l’Armée, mercredi, qu’Israël ne laisserait pas les points de passage vers Gaza rouvrir sans qu’ait été au préalable conclu un accord sur la libération de Gilad Shalit, ce soldat israélien prisonnier du groupe islamiste depuis 2006 (Financial Times, 23 janvier) ; « En début de semaine, la ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Livni a déclaré que des progrès en matière de libération du caporal Shalit seraient un préalable à l’ouverture des postes frontière qui ont été pratiquement fermées depuis que le Hamas avait arraché le contrôle de la bande de Gaza à l’Autorité palestinienne, en 2007 » (Christian Science Monitor, 23 janvier) ; « un responsable israélien a déclaré que des conditions très dures seraient mises à toute levée du blocus, qu’il a conditionnée elle-même à la libération de Gilad Shalit » [Financial Times, 23 janvier] ; exemple sparmis bien d’autres.
La captivité de Shalit est une question prééminente en Occident : c’est là une nouvelle « preuve » du caractère criminel du Hamas. Quoi que l’on puisse en penser, il est incontestable que la capture d’un militaire d’une année d’agression est un crime bien moindre que la capture de civils telle que la pratiquait exactement la veille l’armée israélienne, qui avait fait prisonniers deux frères qu’elle avait ensuite exfiltrés à travers la frontière, avant qu’ils ne disparaissent dans un camp d’emprisonnement israélien. Contrairement au cas beaucoup moins grave de Shalit, ce crime a pratiquement été passé sous silence, et il a fini par être oublié, en même temps que la pratique sur une base régulière, par Israël, depuis des décennies, du kidnapping de civils au Liban et en haute mer, suivie de leur dispersion dans diverses prisons israéliennes, où ils sont bien souvent maintenus prisonniers durant des années, en tant qu’otages. Mais la capture de Shalit, elle, c’est autre chose : elle interdit la conclusion d’un cessez-le-feu !
Le discours d’Obama, au département d’Etat, consacré au Moyen-Orient, se poursuivit avec « la situation en train de se dégrader en Afghanistan et au Pakistan… (deux pays qui sont) le front central de notre lutte constante contre le terrorisme et l’extrémisme ». Quelques heures plus tard, des avions américains un village reculé d’Afghanistan pour essayer d’y tuer un chef Taliban. « Cependant, les anciens du village aviant dit aux responsables de la province qu’il n’y avait pas de Talibans dans la zone qu’ils décrivirent comme un hameau peuplé principalement par des bergers. Selon Hamididan Abdul Rahmzai, le chef du conseil de la province, ils ont également déclaré que des enfants et des femmes figuraient parmi les 22 morts. » (Los Angeles Times, 24 janvier 2009).
Le premier message du Président Afghan Karzai à Obama après son élection, en novembre, fut une exhortation à arrêter les bombardements contre des civils afghans, une demande qu’il réitéra quelques heures avant qu’Obama ne prête serment. Cela fut considéré comme aussi important que l’appel de Karzai pour un calendrier de retrait des forces armées des Etats-Unis et d’autres nations étrangères. Les riches et les puissants ont leurs « responsabilités ». Parmi celles-ci, a écrit le New York Times, il y a celle d’ « assurer la sécurité » dans le sud de l’Afghanistan, un pays où « les insurgés sont formés sur place et soutenus de l’intérieur ». Tout ceci est familier. Cela ressemble mot pour mot à ce que l’on pouvait lire dans la Pravda, dans les années 1980, par exemple…
© Noam Chomsky
Traduit par Marcel Charbonnier et Laurent Emor (Source : Le Grand Soir).