Une guerre américaine « camouflée »
Par Noam Chomsky
Le Monde Diplomatique, Décembre 1970
Quelles leçons les responsables de la politique américaine ont-ils tirées de la guerre d’Indochine ? La réponse aura, à n’en pas douter, des conséquences à longue portée. Et, sous ce rapport, leur expérience au Laos est d’une importance considérable. Si, en général, l’intervention américaine au Vietnam est considérée comme désastreuse, les opérations au Laos suscitent des réactions plutôt différentes.
Deux spécialistes de la contre-insurrection expliquaient récemment que « tous les dilemmes sont d’ordre pratique, aussi neutres, au sens éthique du terme, que les lois de la physique ». (1) Le problème, en bref, est purement technique. L’objectif est d’instaurer la domination de groupes sociaux sélectionnés dans la société où l’on se livre à une expérience de contre-insurrection. On dispose de toute une gamme de méthodes, allant du développement rural et des importations de denrées aux B-52 et aux destructions de récoltes : la tâche des responsables de la politique consiste à combiner ces méthodes de telle manière que les chances de maintenir l’ordre social autorisé soient les meilleures.
Beaucoup de critiques de l’intervention au Vietnam estiment que les résultats obtenus au Laos sont encourageants. Le sénateur Jacob Javits a pu dire que « voilà au moins une guerre qui réussit » et le sénateur Stuart Symington, partisan depuis longtemps de l’action des forces aériennes, considère les résultats obtenus au Laos comme une justification de son point de vue : les bombardements du Nord-Vietnam, a-t-il dit, n’étaient pas justes car trop de limitations étaient imposées aux pilotes, mais au Laos « nous employons la force militaire sans entraves » et les résultats sont plus satisfaisants. Ces critiques de la guerre au Vietnam insistent pour que les succès remportés par les Américains soient rendus publics. Symington suggère que cela aidera à vaincre « le sentiment de frustration croissante du peuple américain à l’égard de la guerre, particulièrement parmi notre jeunesse ». (2)
De telles réactions illustrent, tout d’abord, à quel point l’opposition à l’intervention au Vietnam repose sur l’évaluation de son coût et de ses échecs. Elles révèlent en outre une ignorance persistante de la situation réelle au Laos, telle que la relatent les témoignages de réfugiés qui ne sont certes pas présents aux débats du Sénat pour contester l’affirmation de l’ambassadeur William Sullivan selon laquelle seuls les objectifs militaires sont attaqués, « les villages ou tout autre endroit habité (étant) hors de portée des opérations aériennes américaines » et « les Nord-Vietnamiens poussant les populations à l’écart de ces opérations ». (3) Il y a des preuves irréfutables démontrant la fausseté de ces affirmations, mais elles ne sont que peu connues. En fait, contrairement au jugement des sénateurs Javits et Symington, il semble que les « succès américains » au Laos doivent être attribués, du moins en partie, au secret qui entoure cette guerre.
La guerre au Laos a été une guerre « camouflée » au sens relativement pur du terme. (4) Peu de journalistes l’ont suivie. Même le sénateur Fulbright, président de la commission des affaires étrangères, déclare qu’il « n’avait nullement conscience que nous nous trouvions dans une vraie guerre » jusqu’aux débats du Sénat d’octobre 1969.
Le sénateur Symington exprima, lui aussi, à plusieurs reprises sa surprise devant l’étendue de la guerre américaine et la déception des services exécutifs du gouvernement à cet égard. Les débats, dont le compte rendu fut publié en avril 1970 après bien des retards, levèrent le voile du secret dans une certaine mesure. A cette date, les bombardements du Laos duraient depuis six ans, ayant pris une extraordinaire intensité depuis deux ans. La plupart avaient lieu au Laos du Nord, loin de la « piste Ho-Chi-Minh ». Les réfugiés racontent que tout, virtuellement — villes, villages, fermes —, était depuis longtemps détruit dans de vastes régions du pays. Ces témoignages ont été confirmés par des observateurs occidentaux. (5)
Beaucoup de réfugiés rapportent qu’ils vivaient dans des caves et dans des tunnels, durant de longues périodes, s’enfonçant plus profondément dans les forêts au fur et à mesure que le champ des bombardements s’élargissait. Un déserteur du Pathet-Lao a déclaré que la ville de Sam-Neua a été détruite par les bombardements en 1965.
Réfugiés aussi bien que prisonniers capturés racontent que les bombardements ont eu peu d’effets sur le plan militaire. Ce qui est fort compréhensible. En effet, les soldats de l’armée populaire nord-vietnamienne et du Pathet-Lao restent cachés dans les forêts, loin des cibles visibles. Un rapport du sous-comité Kennedy (28 septembre 1970) conclut que l’objectif des bombardements était « de détruire l’infrastructure physique et sociale des régions tenues par le Pathet-Lao et d’empêcher les infiltrations nord-viet-namiennes ».
Les preuves dont on dispose indiquent que le premier de ces buts a été largement atteint mais pas le second. Ainsi donc la guerre camouflée a réussi sur deux points : tout d’abord dans la destruction de l’infrastructure physique et sociale des régions tenues par le Pathet-Lao, qui abritent encore plus du tiers de la population ; ensuite en accomplissant cette tâche dans un secret relatif, sans qu’on en fasse beaucoup mention ni qu’on en publie des relations détaillées comme cela s’est produit pour les efforts similaires menés au Vietnam.
La guerre américaine au Laos a partiellement réussi à d’autres égards encore. Comparés à ceux du Vietnam, les coûts n’ont pas été élevés. Le rapport du sous-comité Kennedy estime que « les militaires ont dépensé, pendant les périodes de pointe, jusqu’à 4 680 000 dollars par jour pour les sorties de bombardements faites au-dessus du Laos ». L’assistance militaire directe fournie au Laos est tenue secrète, mais elle pourrait être de l’ordre de 500 millions de dollars depuis 1962, atteignant plus de 90 millions de dollars en 1969 et un montant encore plus élevé en 1970. (6) Naturellement, les dépenses de la C.I.A. ne sont pas connues. Le « programme d’aide aux réfugiés » de l’U.S. Aid, qui représente plusieurs millions de dollars par an, doit aussi être compté comme dépenses militaires directes puisque c’est principalement « un programme de soutien aux guérilleros anticommunistes dans les régions qui étaient placées sous le contrôle du Pathet-Lao en vertu des accords de Genève ». (7) Néanmoins ces dépenses militaires n’ont rien de commun avec celles qui sont engagées au Vietnam.
Les trois programmes opérationnels
Le rapport du sous-comité Kennedy fait état de trois « grands programmes opérationnels au Laos » en plus des activités de bombardement : 1) « La création d’une administration civile dirigée par les Américains qui double les structures du gouvernement royal lao » 2) « Le soutien et le contrôle d’une guerre au sol menée principalement par des formations paramilitaires issues de tribus montagnardes, comme les Méo » ; 3) « L’organisation et le soutien d’opérations d’évacuation massives des villageois établis dans des régions du Pathet-Lao, de manière à priver l’ennemi du soutien des populations. »
Comme les bombardements massifs, ces programmes ont eu un certain succès. Le rapport conclut que l’administration civile dirigée par les Américains est parvenue « à éviter le naufrage du gouvernement » et « à préserver l’apparence, sinon la substance, d’un gouvernement neutraliste à Vientiane », pourvu d’une autorité nominale « au moins dans la région stratégique de la vallée du Mékong en bordure de la Thaïlande ». Cela sert les objectifs à long terme de l’Amérique. Les porte-parole de l’administration américaine reconnaissent plus ou moins que l’un des buts de l’effort américain au Laos a été de gagner du temps pour le compte de l’élite thai, qui a été le principal soutien des efforts américains en Asie du Sud-Est. (8)
Quant à la guerre au sol, elle n’a que partiellement réussi. Les forces communistes paraissent plus fortes que jamais sur le terrain et les Meo ont été virtuellement décimés. Il semble que seulement la moitié de la population méo, qui se chiffrait à quatre cent mille il y a dix ans, ait survécu au service dans la guerre au sol menée sous l’égide des Américains. Mais les pertes américaines sont restées légères ; aussi n’y a-t-il au pays que peu de réactions et peu d’intérêt à ce sujet –- ce qui est un élément nécessaire au succès de la contre-insurrection.
Le troisième grand programme opérationnel, l’évacuation massive des civils, a contribué à « engendrer » des centaines de milliers de réfugiés dont la plupart subsistent difficilement dans de misérables camps de réfugiés établis dans les régions contrôlées par le gouvernement. Mais il n’est pas douteux que ce programme a privé l’ennemi d’un certain « appui des populations », encore que beaucoup d’hommes et de femmes en mesure de porter les armes aient choisi de rester aux côtés du Pathet-Lao.
En résumé, bien qu’il soit exagéré de dire que « voilà une guerre qui réussit », la conjugaison du secret et de la force brute a néanmoins conduit à des résultats que les forces américaines au Vietnam n’ont jamais connus.
La position officielle du gouvernement américain est qu’il a été entraîné dans la guerre au Laos pour répondre à l’agression nord-vietnamienne, et les sources gouvernementales des Etats-Unis cherchent à démontrer que le Pathet-Lao est totalement contrôlé par la République démocratique du Vietnam. Les preuves sont maigres et peu convaincantes. (9) Le bombardement du Sud-Laos est bien sûr lié à l’effort des Américains au Sud-Vietnam, mais il apparaît que les attaques intensives contre le Laos du Nord constituent une tentative pour détruire la base sociale du Pathet-Lao.
Les informations que l’on possède sur le Pathet-Lao et ses programmes sont rares et doivent pour l’instant être puisées en grande partie dans les témoignages des réfugiés. J’ai eu, en avril 1970, des entretiens avec des réfugiés qui avaient été amenés récemment de la plaine des Jarres, et avec plusieurs intellectuels des villes qui avaient vécu dans cette région. (10)
J’ai obtenu aussi de nombreuses transcriptions détaillées d’interviews de réfugiés venus aussi bien du Nord que du Sud laotien. Les informations tirées de ces sources doivent être interprétées avec prudence. Certains informateurs sont ouvertement favorables au Pathet-Lao. La plupart des réfugiés ont tendance à fournir des réponses stéréotypées et hésitent à parler franchement avec des gens qu’ils tiennent pour des représentants du gouvernement américain (ou, comme dit l’un d’entre eux, pour des soldats américains en civil). A plusieurs occasions, des discussions dans un camp de réfugiés ont été interrompues par des gens qui y assistaient lorsque des problèmes délicats étaient soulevés. Néanmoins, les relations d’expériences personnelles donnent une image assez consistante et, je le crois, assez plausible de la vie dans les zones du Pathet-Lao.
Réformes en région Pathet-Lao
Les programmes décrits par les réfugiés étaient plutôt modérés et sobres. Une réforme agraire tempérée fut réalisée dans la plaine des Jarres, région riche en terres cultivables, en 1965. A sa suite, des efforts ont été menés pour encourager quelque coopération parmi les paysans, aboutissant à l’établissement d’exploitations agricoles mixtes, moitié collectives, moitié privées, qui paraissent avoir été largement répandues aux environs de 1967. Des réformes substantielles dans le domaine de l’éducation ont eu lieu. Une campagne d’alphabétisation semble avoir réussi, et l’on a entrepris un programme d’éducation des adultes comprenant l’enseignement de l’arithmétique et d’autres disciplines aussi bien que l’alphabétisation. Dans les écoles, le lao a succédé au français comme langue d’enseignement. Les professeurs reçurent pour instruction d’introduire ce qu’on appelait « un style d’enseignement libéré » qui apprendrait « au peuple à aimer son pays ». Un employé de l’U.S. Aid rapporte que les paysans considèrent le Pathet-Lao comme « traditionaliste » et beaucoup d’informateurs ont insisté sur l’importance accordée à la « culture nationale », à la culture populaire, etc. Des professeurs estiment que le niveau de l’instruction s’est amélioré dans les langues et les mathématiques, et que quatre échelons ont été instaurés pour tous, en principe. Un plan destiné à étendre sur sept ans la durée de l’enseignement n’a pu être mis en œuvre en raison des bombardements qui vidèrent villes et villages en 1968-1969. L’enseignement mécanique de la lecture a été remplacé par un enseignement fondé sur l’adhésion, portant principalement sur l’agriculture et des matières pratiques, et mettant l’accent sur la nécessité de « construire notre pays et ne pas travailler pour l’étranger ».
Certains hommes et certaines femmes furent envoyés à la ville voisine de Phonesavan (déjà bombardée en 1965, puis complètement détruite en janvier 1969) pour recevoir une formation de professeurs, d’administrateurs civils et d’employés dans les services de santé. Les opinions varient quant à l’efficacité de cette formation. Des sources américaines (11) font état de l’envoi de Laotiens et de membres de tribus montagnardes au Nord-Vietnam pour y recevoir une formation technique et médicale.
En même temps, on enjoignit aux paysans d’améliorer leur production.
Un riche paysan, plutôt défavorable au Pathet-Lao, raconta qu’il leur fallait sans cesse étudier : « Ils nous enseignaient surtout l’agriculture. Il faut produire plus. Construire l’économie. Un seul homme devait travailler pour dix. Si l’on peut produire davantage, on peut échanger l’excédent contre des vêtements et de l’argent. Puis nous pouvons échanger la production avec d’autres pays. »
Un autre paysan aisé se plaignit qu’« ils ne vous respectent que si vous êtes en loques ». De fait, les réformes du Pathet-Lao semblent avoir principalement profité aux pauvres. Les paysans ont été invités à abandonner les formules honorifiques et à agir, à se traiter réciproquement, en égaux. Les femmes, elles aussi, devaient être traitées sur un pied d’égalité, et beaucoup d’entre elles ont reçu une formation d’infirmières et de soldats. L’argent semble avoir largement disparu. Les cadres qui retournaient au village après avoir reçu une formation étaient payés au moyen d’impôts. Tous les informateurs sont d’accord pour déclarer que l’administration du Pathet-Lao est honnête, même ceux qui se plaignaient d’avoir à payer l’impôt, à étudier, ou à subir d’autres changements. Les réfugiés se réfèrent en général aux incessants efforts de persuasion des cadres, qui évitaient de recourir à la force ou à la contrainte. Le principal grief formulé par les réfugiés à l’encontre du Pathet-Lao s’applique à la corvée obligatoire du transport qui devint une lourde charge pour les paysans après que les soldats se furent repliés, pour fuir les bombardements, dans des régions où ne pouvaient pénétrer les camions de ravitaillement.
En général, les réfugiés disent qu’ils ont eu peu de contacts avec les Nord-Vietnamiens, soldats ou civils, ou même avec les soldats du Pathet-Lao. En 1967, les gens de l’extérieur furent remplacés dans la région de Phonesavan par des cadres locaux venus des « groupes d’éveil » dans les villages et qui étaient responsables de la mise en œuvre sur le plan local des programmes du Pathet-Lao.
Les villages étaient pourvus d’une multitude d’organisations : pour l’administration, la défense, la jeunesse, les femmes, l’éducation, l’irrigation, l’agriculture, etc. Elles élisaient elles-mêmes leurs dirigeants et choisissaient les délégués chargés de traiter avec les experts de l’extérieur pour des questions comme celles de l’irrigation.
A part des livres de texte Pathet-Lao plutôt impressionnants, je n’ai eu en main aucun document concernant les programmes du Pathet-Lao. D’après les renseignements que j’ai pu rassembler, on peut dire sans se tromper que le Pathet-Lao est la seule force indigène organisée au Laos qui ait un plan réaliste, détaillé et complet pour le développement économique et social, un programme qui puisse mobiliser les masses paysannes ou leur donner les moyens de participer aux institutions sociales et politiques. On peut seulement se demander dans quelle mesure ces programmes auraient réussi s’il n’y avait eu ces incessantes attaques américaines qui ont très largement transformé les espoirs de progrès en vœux de survie.
Au cours des seules vraies élections qui aient eu lieu au Laos en 1958, le Pathet-Lao remporta une victoire électorale majeure. En 1961, en dépit des efforts intensifs de subversion de l’Amérique (ou peut-être à cause d’eux), le parti politique du Pathet-Lao, le Néo-Lao-Haksat, « semblait en mesure de prendre en main tout le pays » . (12)
Les efforts contre-insurrectionnels et les bombardements massifs ont contrecarré cette évolution. Il n’en a pas coûté beaucoup aux Etats-Unis, tandis que pour le peuple laotien les pertes sont incalculables. En outre, les responsables de l’élaboration de la politique américaine peuvent conclure que de telles « guerres camouflées » menées dans le secret, avec des mercenaires, au moyen de l’entreprise de subversion de la C.I.A. et de bombardements massifs effectués à partir de positions imprenables, représentent une technique éprouvée d’intervention contre-révolutionnaire. Telle semble être la signification de la « doctrine Nixon ». S’il en est ainsi, il pourrait un jour en coûter beaucoup à certains pays en voie de développement d’autres régions.
© Noam Chomsky
(1) George K. Tanham et Dennis J. Duncanson : (« Some dilemmas of counterinsurgency », Foreign Affairs, octobre 1969.
(2) Débats au sous-comité Symington du comité du Sénat sur les relations étrangères, troisième partie, novembre 1969, p. 790-792.
(3) Débats du sous-comité Kennedy sur les réfugiés du comité juridique du Sénat, 7 mai 1970, pp. 54 et 57. Voir aussi les débats du sous-comité Symington, deuxième partie (octobre 1969) et troisième partie (novembre 1969).
(4) Pout un développement plus détaillé et plus convaincant de cette thèse, voir Fred Branfman : « Many more looses ? Presidential war in Laos, 1964-1970 » in N.S. Adams et A.W. McCoy, Laos : War and Revolution, Harper & Row, à paraître.
(5) Voir en particulier les reportages de Jacques Decornoy dans le Monde (juin 1968) sur la province de Sam-Neua dans le nord-est du Laos.
(6) Débats du sous-comité Symington, octobre 1969, p.526-553.
(7) Rapport du sous-comité Kennedy, p. 23. John Hannah, directeur de l’U.S. Aid, a reconnu publiquement que l’U. S. Aid sert de « couverture » à la C.I.A. au Laos (7 juin 1970).
(8) Débats du sous-comité Symington, p. 564.
(9) J’ai revisé ce qui est dans mon livre At war with Asia, chapitre 4, Panthéon, 1970.
(10) Une interview est reproduite textuellement dans l’ouvrage déjà cité d’Adams et McCoy.
(11) Plusieurs rapports du gouvernement américain existent : E.T. McKeithen Life under the Pathet Laos, non daté ; The role of North Vietnamese Cadres, avril 1970 ; P.F. Langer et J.J. Zasloff : Révolution in Laos, Rand corporation, 1969. Bien que l’interprétation y soit très orientée, ces documents contiennent certaines données qui ne sont pas en contradiction avec les témoignages des réfugiés.
(12) Département d’Etat américain : Background Notes, mars 1969.